Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/276

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Le vague relent de Restauration mélangée de Louis-Philippe que dégageait cet endroit plut à Maître Le Ponsart. L’âme de la vieille garde nationale, en bonnet à poils et en culotte blanche, semblait revenir dans cette armoire ronde et vitrée où les étrangers et les provinciaux qui s’y désaltéraient d’habitude ne lais,aient aucune émanation d’eux, aucune trace. Il se décida pourtant à partir ; le temps était sec et froid ; ses obsessions se dissipèrent ; le notaire ressortait maintenant chez l’homme, la chicane reprenait le dessus, la digestion s’achevait ; il pressa le pas.

Je risque peut-être de ne point la rencontrer, murmurait-il, mais mieux valait ne pas la prévenir de ma visite ; ses batteries ne sont sans doute pas encore montées ; j’ai plus de chance de les démolir, en les surprenant, à l’improviste.

Il trottait par les rues, vérifiant les plaques émaillées des noms, craignant de se perdre dans ce Paris qu’il ne connaissait plus. Il parvint, tant bien que mal, jusqu’à la rue du Four, examina les numéros, fit halte devant une maison neuve ; les murs du vestibule stuqué comme un nougat, les tapis à baguettes de cuivre, les pommes en verre de la rampe, la largeur de l’escalier lui parurent confortables ; le concierge installé derrière une grande porte à vantaux lui sembla présomptueux et sévère, ainsi qu’un ministre de l’Église protestante.