Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/335

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Aussi, je vous supplie à deux genoux, mon bon Monsieur, de ne pas m’abandonner, je vous prie qu’elle ne soit pas dans la fosse commune comme un pauvre chien. Monsieur Jules qui l’aimait tant pleurerait à la savoir si malheureuse ; je vous prie, envoyez-moi l’argent pour l’enterrer.

« En comptant sur votre générosité... Bon et et caetera, dit le notaire — et c’est signé : Veuve Champagne. »

M. Lambois et Maître Le Ponsart se regardèrent ; puis, sans dire mot, le notaire haussa les épaules, s’approcha de la cheminée, activa les flammes, plaça la lettre de Madame Champagne au bout des pincettes et, tranquillement, la regarda brûler.

— Classée, comme n’étant susceptible d’aucune suite, dit-il, en se redressant et en remettant les pincettes en place.

— C’est trois sous de timbre qu’elle a bien inutilement dépensés, remarqua M. Lambois que la placidité de son beau-père achevait de rassurer.

— Enfin, reprit Maître Le Ponsart, cette mort clôt le débat. Et d’un ton indulgent, il ajouta :

— En bonne conscience, nous ne pouvons plus lui en vouloir à la pauvre fille, malgré tout le tintouin qu’elle nous a donné.

— Non, certes, aucun de nous ne voudrait la mort du pêcheur. Et, après un temps de silence, M. Lambois insinua : Cependant