Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/43

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Cabannes, un sergent d’infirmiers, à la face parsemée de son et aux cheveux carotte ; poliment il s’inclina devant les dames et après un instant de silence, il ajouta :

— Il fait soif, ici.

Personne ne parut se soucier de l’observation du nouveau venu.

— Qu’est-ce qu’il faut servir ? s’écria le garçon, en courant.

Personne ne souffla mot.

— Rien, dit enfin Mme Tampois.

— Comme cela, ce sera plus tôt servi, fit Cabannes, avec une mélancolie dans laquelle pointait un peu d’aigreur. — Juste, Auguste, répliqua tranquillement la bonne dame qui tira sa tabatière, l’offrit a Mme Haumont, puis se déposa sur la paume de la main une prise qu’elle huma longuement, en sifflant du nez.

Une polka commençait, remuant les carreaux qui grelottaient ainsi qu’au passage d’un camion chargé de tôle. Jules offrit le bras à Léonie. Cabannes jeta un regard circulaire sur la table, sur les deux vieilles femmes, pivota sur ses talons, et, sans saluer, se perdit, à son tour, dans le courant du bal.

— Il n’y a pas moyen de s’entendre avec leur sacrée musique, gémit Mme Tampois. Des explosions de cuivre lui partaient dans les oreilles ; elle se retourna et dévisagea furieusement un vieux