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VI




Alors la crise juponnière vînt.

Cette tranquillité qu’il avait reconquise à si grand’peine, fit place à un indéfinissable malaise qui s’accentua et aboutit à une sorte de spleen qu’il attribua aux alanguissements du printemps et aux troubles nerveux qui l’accompagnent.

L’aversion de son intérieur qu’il avait, tant choyé, se montra. Irritable et agacé par le moindre bruit, il ne tenait plus en repos et, s’ennuyant à mourir chez lui, il sortait, et s’ennuyant davantage, au dehors, il rentrait et tombait harassé sur un fauteuil. Il restait, immobile, sans force pour secouer la torpeur qui l’accablait, attendant pour se lever que les plantes des pieds lui fourmillassent et qu’engourdie, et devenue inerte et comme paralysée, la main servant d’appui à sa tête, le picotât d’une façon presque douloureuse.

Il se raisonna, se fermant volontairement les yeux, s’égarant de parti pris, craignant de mettre, en se tâtant, le doigt sur la plaie qu’il sentait se rouvrir et le tirer. N’était-il donc pas heureux ? Maître de ses actions, bien dorloté et bien nourri, il menait