Page:Huysmans - En menage - ed Fasquelle 1922.djvu/167

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tre, ainsi qu’un homme qui pour détourner une conversation désagréable dit n’importe quoi, il montra du doigt un poste de pompiers où des éclairs de casques s’apercevaient, en haut, allumés sur des planches, et il hasarda cette question : pourquoi diable à quelqu’heure qu’on les voit, dans leurs corps de garde, les pompiers écrivent-ils toujours ? – Il est vrai, poursuivit-il sans attendre la réponse d’André qui jouait d’ailleurs à cache-cache avec d’autres messieurs dans la coque blindée d’un urinoir, il est vrai qu’il serait tout aussi difficile d’expliquer pourquoi ça fleure le clou de girofle, le dimanche, au Louvre, et pourquoi, dans un autre ordre d’idées, les relieurs sont les plus inexacts des commerçants et les pharmaciens les plus voleurs.

Ne sentant pas à ses côtés son camarade, il le chercha des yeux, le vit quittant enfin le rambuteau qui ressemblait alors à ces coucous de Nuremberg où, dès qu’une figurine sort, à heure fixe, d’une niche, elle est automatiquement remplacée par une autre postée derrière.

Les deux jeunes gens marchèrent, silencieux, n’ayant rien à se dire, songeant chacun à des choses personnelles, aux lettres à écrire le lendemain ou à celles laissées sur leurs tables, sans timbres, à des tracas, à des ennuis plus sérieux, peut-être.

— Gentille la bobonne, cria tout à coup Cyprien, en frôlant un petit torchon qui faisait vaciller langoureusement de longs yeux !