Page:Huysmans - En menage - ed Fasquelle 1922.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mon roman, voir l’effet d’un abattoir au petit jour et j’ai prévenu ma femme qu’elle n’ait pas à m’attendre demain avant onze heures, mais je renonce, malgré tout, à la promenade, je suis moulu, j’ai froid et puis il va pleuvoir, allons, viens nous coucher.

Mais Cyprien ne se tenait pas pour battu ; il insistait, appuyant sur la paresse de son ami qui ne parviendrait jamais, une autre fois, à se lever d’aussi bonne heure.

André en convenait. Il le savait parbleu bien, puisqu’il avait justement choisi le jour où, ne se couchant pas, il serait debout, dès l’aube ! mais Cyprien débita ses raisonnements en pure perte, son ami tint bon, continua son chemin et arriva devant sa maison. Là, il vit vibrer le timbre et s’accota au mur, attendant que la porte s’ouvrît, écoutant au loin l’appel aigre de la sonnette, le coup mat du cordon, le craquement du vantail, prêt à céder. – Le portant avait été inutilement tiré – alors il lança un carillon qui dansa dans la nuit et le pêne lâchant la serrure, claqua. Il serra la main de Cyprien et referma la porte.

Il frottait une allumette, se défiant du paillasson, du décrotte-pieds qui faisaient saillie à la première marche et il montait rapidement avec la hâte de l’individu qui se rôtit les doigts et ne serait pas fâché de se mettre à l’aise.

Il doublait les enjambées, suivant d’une main la rampe, et le mur en volute de l’escalier brillait