Page:Huysmans - En menage - ed Fasquelle 1922.djvu/239

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qui est agréable ; avec une pièce comme celle-là, nous ne serons plus comme dans le temps…

Elle s’arrêta, un peu rouge, et ils rirent tous deux, se rappelant : elle, certaines gènes intimes, lui, certaines visions farces emplissant son unique chambre ; il se tira la moustache, un peu allumé, puis il réembrassa la petite et, devant le pot à l’eau, se regarda, ainsi enlacé à elle, dans la glace pendue au-dessus de la cuvette, mais Jeanne se dégagea et se mit à tripoter les objets de la toilette. Elle déboucha la boîte à poudre de riz, fourra son nez dedans, enleva à moitié la houppe comprimée contre les parois de buis et poudra la toilette d’un fin nuage rose, puis elle toucha aux rasoirs, aux brosses et mouilla l’étoffe de sa robe, à l’endroit où se tasse la pointe du sein, de quelques gouttes d’essence de frangipane, en vidange dans un flacon.

— Où donne cette porte ? Et elle désigna, entre deux armoires, une porte vitrée, habillée d’un rideau de serge.

— Dans la cuisine, répondit André, qui appuya sur le loquet. Il l’invita à entrer, mais elle ne le voulut pas ; – elle semblait avoir peur de mettre le pied dans l’antre, même lorsque le fauve n’y est point. Elle hasarda seulement le bout de son nez, vit les bataillons étincelants des casseroles et des plats, s’épeura encore devait un bonnet en tulle noir, à choux, laissant pendre des brides vert-pomme sur l’ocre du mur.

— C’est bien propre, murmura-t-elle, – et, pre-