Page:Huysmans - En menage - ed Fasquelle 1922.djvu/296

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trait du père à rentoiler. Vous aviez bien voulu nous promettre, avant notre départ pour la campagne, de vous en occuper vous-même…

— Oui, oui, répliqua Cyprien, très froid, je passerai le prendre un de ces jours.

— C’est cela, s’écria Désableau, venez quand vous voudrez, nous dînons à six heures. – Voilà qui est convenu. – Tiens votre chat perd ses poils, dit-il après un silence, regardant cet animal qui faisait maintenant le dos de chameau et se frottait lentement contre le bas de ses culottes.

— Ce n’est rien, Monsieur, jeta Mélie, qui apporta une brosse de chiendent.

— Mais Désableau se défendit. Jamais il n’accepterait que madame se donnât cette peine. Il consentit cependant, bousculé par la grosse femme, à mettre un pied sur une chaise et à se laisser brosser son pantalon à tour de bras.

— Cyprien, cria Mélie agenouillée devant la chaise, il est temps de te frictionner.

— Ah ! grogna le peintre qui étala sur un bout de flanelle de la gélatine d’opodeldoch.

Il y eut une nouvel instant de silence, pendant lequel une odeur de camphre monta doucement du ventre de Cyprien, se développant peu à peu dans la pièce, tandis que le bruit aigre du chiendent ratissant le drap s’entendait seul.

— Merci, mille fois, madame, dit Désableau à Mélie, en se remettant sur ses jambes, puis il tira sa montre :

— Diable ! Je vais arriver en retard à mon bu-