Page:Huysmans - En rade.djvu/53

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creusé en dessous d’une niche ébouriffée d’herbes, accédait à une porte condamnée dont les ais fendus étaient rejoints et comme bouchés par le noir du vestibule fermé, situé derrière.

En somme les infirmités d’une vieillesse horrible, l’expuition catarrhale des eaux, les couperoses du plâtre, la chassie des fenêtres, les fistules de la pierre, la lèpre des briques, toute une hémorragie d’ordures, s’étaient rués sur ce galetas qui crevait seul à l’abandon, dans la solitude cachée du bois.

Cet éblouissement de lueurs, cette pluie de soleil qui avait abattu le grand vent d’angoisse dont il était souffleté, la veille, avaient pris fin. Une indicible tristesse lui serrait à nouveau le cœur. Le souvenir de l’affreuse nuit dans cette ruine renaissait, avec la honte, maintenant qu’il faisait clair et que la lucidité du jour se réverbérait quand même dans son esprit, d’avoir été si profondément énervé par cette station dans les ténèbres.

Et, cependant, il se sentait encore envahi par de singuliers malaises. Cet isolement, ce bois humide, cette lumière qui se décantait violâtre et trouble sous ses voûtes, agissaient comme l’obscurité et le froid du château dont ils rappelaient la mélancolie maladive et sourde.