Page:Huysmans - En route, Stock, 1896.djvu/242

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réclamer ce qui vous était utile, à moi qui m’en apercevrais plus tard et serais peiné de mon oubli.

Durtal le regardait, rassuré par ces allures franches ; c’était un jeune père, d’une trentaine d’années environ. La figure, vive, fine, était striée de fibrilles roses sur les joues ; ce moine portait toute sa barbe et autour de la tête rasée courait un cercle de cheveux bruns. Il parlait un peu vite, souriait, les mains passées dans la large ceinture de cuir qui lui ceignait les reins.

— Je reviendrai tout à l’heure, car j’ai un travail pressé à finir, dit-il ; d’ici-là, tâchez de vous installer le mieux possible ; si vous en avez le temps, jetez aussi un coup d’œil sur la règle que vous aurez à suivre dans ce monastère… elle est inscrite sur l’une de ces pancartes… là, sur la table ; nous en causerons, après que vous en aurez pris connaissance, si vous le voulez bien.

Et il laissa Durtal seul.

Celui-ci fit aussitôt l’inventaire de la pièce. Elle était très haute de plafond, très peu large, avait la forme d’un canon de fusil, et l’entrée était à l’un de ses bouts et la fenêtre à l’autre.

Au fond, dans un coin, près de la croisée, était un petit lit de fer et une table de nuit ronde, en noyer. Au pied du lit couché le long de la muraille, il y avait un prie-Dieu en reps fané, surmonté d’une croix et d’une branche de sapin sec ; en descendant, toujours le long de la même paroi, il trouva une table de bois blanc recouverte d’une serviette, sur laquelle étaient placés un pot à l’eau, une cuvette et un verre.

La cloison opposée à ce mur était occupée par une armoire, puis par une cheminée sur le panneau