Page:Huysmans - En route, Stock, 1896.djvu/420

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la fête du Saint Sacrement, la liturgie pouvait exhiber le plus merveilleux écrin de son douaire, l’office de saint Thomas, le « Pange lingua », l’ « Adoro te », le « Sacris Solemniis », le V« erbum supernum » et surtout le « Lauda Sion », ce pur chef-d’œuvre de la poésie latine et de la scolastique, cette hymne si précise, si lucide dans son abstraction, si ferme dans son verbe rimé autour duquel s’enroule la mélodie la plus enthousiaste, la plus souple peut-être du plain-chant.

Le cercle se déplaçait encore, montrant sur ses différentes faces les vingt-trois à vingt-huit dimanches qui défilent derrière la Pentecôte, les semaines vertes du temps de Pèlerinage, et il s’arrêtait à la dernière férie, au dimanche après l’octave de la Toussaint, à la Dédicace des Églises qu’encensait le « Cœlestis urbs », de vieilles stances dont les ruines avaient été mal consolidées par les architectes d’Urbain VIII, d’antiques cabochons dont l’eau trouble dormait, ne s’animait qu’en de rares lueurs.

La soudure de la couronne religieuse de l’année liturgique se faisait alors aux messes où l’évangile du dernier dimanche qui suit la Pentecôte, l’évangile selon saint Mathieu répète, ainsi que l’évangile selon saint Luc qui se récite au premier dimanche de l’Avent, les terribles prédictions du Christ sur la désolation des temps, sur la fin annoncée du monde.

Ce n’est pas tout, reprit Durtal que cette course au travers de son paroissien intéressait. Dans cette couronne du Propre du Temps, s’insèrent, telles que des pierres plus petites, les proses du Propre des Saints qui comblent les places vides et achèvent de parer le cycle.