Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/106

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Pour en finir avec cette histoire, je vous relaterai, Madame Bavoil, que, le lendemain, je suis allé, après matines, communier avec les novices dans ladite chapelle ; maintenant que vous savez tout, êtes-vous contente ?

— Mais certainement, notre ami ; et soit dit, sans vous adresser de reproches, vous auriez pu me procurer cette satisfaction plus tôt. Alors, votre profession a lieu quand ?

— À la saint Benoît de l’an prochain, dans cinq mois.

— Et vous, Mademoiselle de Garambois ?

— Oh ! moi, je suis l’ancêtre ; j’ai terminé mon noviciat, j’ai fait ma profession, il y a déjà plus d’une année ; — et, savez-vous, à ce propos, que vous me devez grande déférence, Monsieur le novice !

— En ai-je jamais manqué ? répliqua Durtal, en riant.

— Oui, certes, en prenant un petit air railleur lorsque votre sœur en saint Benoît vous récitait, ainsi que tout à l’heure, d’admirables recettes de cuisine.

— Ne vous dissimulez pas, à ce sujet, que la brave maman Bavoil n’a point retenu un traître mot des explications que vous lui avez fournies sur la manière plus ou moins glorieuse d’accommoder les graisserons ; or, je tiens justement à vous prouver combien j’estime vos avis ; — alors, si vous étiez gentille, vous viendriez aider à la manœuvre, autrement dit, déjeuner le jour qu’il vous plaira de fixer ; nous verrons à entraîner votre oncle, par la même occasion ; le malheur est que nous ne puissions pas, du même coup, embaucher notre commun directeur à tous, le père Felletin.