Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/161

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Sa Sainteté, à Constance, pour juger le coupable qui fut condamné à réintégrer l’abbaye, à restituer, sans esprit de retour, ses biens ; et il dut, en sus, accomplir la punition que lui infligea pour son crime le père Abbé. On n’y allait pas de main morte en ce temps-là !

— Oui, je sais que les oblats étaient considérés comme personnes ecclésiastiques par le droit canon, et qu’ils étaient dotés du privilège de l’exemption de l’ordinaire, dit M. Lampre. Et la liturgie de la prise d’habit et de la profession, avez-vous enfin déterré des renseignements sur elle ?

— Pas encore ; il résulte cependant du texte de Mittarelli que, chez les camaldules, les professions des oblats étaient souvent identiques à celles des moines, avec cette différence néanmoins que l’église ne les reconnaissait pas solennelles et indissolubles.

Ajoutons, pour achever ce déballage un tantinet incohérent de notes, que les oblats pouvaient être célibataires ou mariés, laïques ou prêtres ; que les oblats pouvaient dépendre d’un couvent de femmes et les oblates d’un couvent d’hommes. Là, les informations abondent. Pour indiquer une source, vous lirez, dans les annales de Mabillon, qu’un certain nombre d’oblats avait fait à l’abbesse de sainte Félicité, à Florence, promesse d’obéissance, de conversion des mœurs et de continence.

— Il ressort de tout cela, monsieur mon frère, que c’était chose fort sérieuse que l’oblature au Moyen-Age.

— Mais oui et les papes la tenaient en haute estime. Tenez, écoutez cette phrase d’une bulle d’Urbain II adressée à l’Abbé d’Hirschau : « L’Oblature ne mérite que des