Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/223

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voire même à de plus obscurs satellites de la congrégation de saint Maur ?

Il est seul, de sa taille, ici ; mais, parmi ses clients laïques, quel est celui qui peut se rapprocher de ce prodigieux Du Cange, voir même de Baluze ou de ces studieux libraires que furent les Anisson ? L’étiage a donc baissé dans les deux camps et il n’est pas équitable de ne jeter le discrédit que sur les moines.

Que les savants laïques soient, en général, plus forts que les religieux, cela paraît incontestable ; mais il n’en est pas moins acquis qu’en tenant compte de l’état de la science, à chaque époque, eux aussi, sont, à n’en pas douter, fort inférieurs aux érudits qui fréquentèrent l’abbaye de Saint-Germain des Prés, au dix-septième siècle ; soyons donc modestes et indulgents…

En attendant, avec ma manie de soliloquer à bâtons rompus, je vais finir par manquer l’office, fit-il, en pénétrant dans saint Bénigne. Une messe célébrée au grand autel prenait fin ; il vérifia le tableau des horaires près de la sacristie. Une autre devait la suivre. Il profita des quelques minutes qui allaient s’écouler entre les deux sacrifices, pour faire le tour de la cathédrale.

Elle était à trois nefs, de largeur régulière, de hauteur convenable, mais, mise en parallèle avec les grandes cathédrales, elle était minime et quasi nulle. Elle contenait un certain nombre de statues du dix-septième et du dix-huitième siècles, des œuvres honnêtes que l’on avait, après les avoir considérées, le désir de ne jamais revoir ; les vitraux anciens avaient disparu et avaient été remplacés par des carreaux blancs ou, ce qui était pis, par cet émétique de la vue, des verrières modernes. Dans le transept