Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/415

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et vous estiment ; dans quelques jours, nous allons vous quitter puisque le P. Felletin m’affirme que vous n’avez point l’intention de nous accompagner en Belgique ; je n’ose vous donner tort, car je ne sais même pas comment nous allons être organisés dans ce pays de Waes dont les habitants ne parlent que le flamand, mais, une fois débrouillés, je vous avertirai et vous allez me promettre que, dès que votre chambre sera prête, vous viendrez nous voir ; c’est convenu, n’est-ce pas ?

Durtal s’inclina.

— Maintenant, autre question. M. Lampre aurait été heureux et, vous aussi, je crois, que je pusse conserver un certain nombre de pères, ici, pour garder le monastère et continuer l’office. Cela n’est pas possible. Outre les ennuis que cela nous attirerait de la part du gouvernement auquel nous fournirions peut-être un prétexte pour mettre la mainmise sur l’abbaye, j’ai besoin de tout mon personnel là-bas et il va être bien réduit par les permissions que je suis forcé d’accorder à beaucoup de mes moines, désireux d’aller visiter leur famille, avant de s’acheminer vers l’exil.

Je tenais à vous dire cela, moi-même, pour que vous sussiez bien que je ne pouvais me conduire autrement ; il me reste maintenant une demande à vous adresser.

Vous n’ignorez pas qu’il est de notre devoir strict d’empêcher, à tout prix, une interruption de l’office ; il faut donc que le service liturgique persiste ici, jusqu’au moment où nous pourrons le reprendre en Belgique.

En sus du P. Paton, qui à cause de nos vignobles, ne peut s’éloigner du Val des Saints, je laisserai, pendant les