Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/417

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

d’y dénicher un logis clair et sec, à bon compte, près d’une chapelle, s’il y a moyen.

— Pourquoi n’iriez-vous pas près de nos amies, les Bénédictines de la rue monsieur. Elles ont grand’messe et vêpres chantées, chaque jour ; ce sont de saintes filles ; vous pourriez dans leur sanctuaire suivre vos offices.

— C’est une idée, en effet ; mais à propos, permettez-moi, mon révérendissime, de vous interroger, car j’ai besoin, moi-même, d’être fixé sur le moment où je pourrai arranger mes affaires ; quand a lieu l’exode de vos religieux ?

— La semaine prochaine ; le noviciat partira en bloc avec les convers, sous la direction du P. Felletin. Ils feront, en arrivant, le plus gros de l’ouvrage et prépareront l’oratoire et les chambres. Une équipe de pères, avec Dom de Fonneuve, nous quittera ensuite et lorsque ceux-là seront déjà tassés, j’emmènerai avec moi le reste de l’abbaye. Je tiens à demeurer, le dernier, à bord.

— Bien, alors, moi, je prendrai le train pour Paris, aussitôt que le service liturgique sera recommencé en Belgique.

— C’est entendu.

Durtal rebaisa l’anneau du P. Abbé et, une fois hors du couvent, il se heurta contre le curé qui s’y rendait.

Celui-ci se mit aussitôt à geindre sur la situation politique et à déplorer le bannissement des moines.

Il parlait, intarissable.

Mon Dieu, pensa Durtal, lorsqu’il fut débarrassé de cet importun, il sied d’être équitable. Je pardonnerai difficilement à ce prêtre d’avoir aboli le plain-chant et