Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/439

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Le chef de gare pressait les religieux de monter. Ce fut alors lamentable. On dut hisser le père Philigone Miné dans le wagon. Il gémissait et refusait de partir. Il ne se calma que lorsque son abbé se fut placé sur la banquette près de lui.

— Adieu, mes enfants, dit le révérendissime, en retenant par la portière les mains de Durtal et de M. Lampre ; du courage, nous nous reverrons.

Le train s’ébranla ; ils s’agenouillèrent sur le quai et il les enveloppa, une dernière fois, d’un grand signe de croix, et dans des nuages de fumée, dans des vacarmes de ferrailles, tout disparut.

Durtal se releva et, malade de tristesse, aperçut le petit frère Blanche qui pleurait si fort qu’il lui tombait des yeux sur le sol, comme des gouttes d’orage.

Le père Paton vint l’étreindre et le consoler.

Incapable d’en supporter plus, Durtal, de peur d’éclater rentra, en avant des autres, à pas accélérés, chez lui.