l’autel, on se saluait. Durtal s’installait près du père Paton dans les stalles et Dom Beaudequin et le frère Blanche leur faisaient vis à vis, de l’autre côté du chœur.
La mélancolie des offices ânonnés dans le déconfort de cette cave obscure ! Durtal ôtait de sa poche un tronçon de bougie qu’il allumait et posait sur le rebord du pupitre ; et il s’écarquillait les yeux à lire son diurnal dont les caractères turbulaient, en dansant une saltarelle de pattes de mouches, de pattes rouges et noires.
Les petites heures se dévidaient sans difficultés ; il savait d’ailleurs par chœur les hymnes et les psaumes de la semaine, invariables du mardi au samedi. Il n’avait à étudier que celles du dimanche et du lundi qui diffèrent ; mais les vêpres se compliquaient ; elles étaient faciles à débiter, alors même qu’elles se coupaient à partir du capitule et passaient d’un saint à un autre, mais à la fin, c’était l’embrouillamini de la bobine ; il y avait parfois trois commémoraisons et il fallait se souvenir des numéros de la série, sauter d’un bout du livre à l’autre afin de piquer les antiennes, et de détacher les suppliques. En dépit de tous les signets, de toutes les images insérées entre les pages en guise de marques, c’était, à chaque saint qui défilait, une chance de se leurrer. Ah ! Avec ses perpétuels renvois et ses erreurs de pagination quel instrument défectueux, quel outil absurde, que celui de ce Diurnal !
Si seulement on avait eu le temps de chercher, de se récupérer, mais non ; sous peine de gâcher l’office, il convenait que l’antienne fut prête et lancée à temps ; et, dans la fatigue des courbettes exigées par la doxologie, dans le trémoussement continuel du texte, aux