Page:Huysmans - Le Drageoir aux épices, 1921.djvu/207

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

rant des chairs lilas, montrant des flammes blanches de dents, ne lançant aucun filet de voix. Alors les assistants, de bonne humeur, se réjouirent, lancèrent une ovation, crièrent bis, ravis de ne rien entendre.

Puis les fronts se rembrunirent : un vieillard entrait, appuyé sur une canne, habillé en paysan d’opéra-comique avec des bas chinés et une culotte à boucle. Il avait un crâne poli comme une boule, un sinciput chauve, puis, tout autour, des cheveux blancs, tels que les porta feu Béranger. Il tenait à la main un livre cartonné de classe, et la musique broyait de la tristesse, remuait des trémolos à fendre l’âme.

De temps à autre, ce vieillard flageolait et branlait la tête, dont le faux front mal soudé montrait sa raie. D’une voix caverneuse, il chanta qu’il était un