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LES FOULES DE LOURDES

Notre-Dame de Poueylahün, à Arrens, est dominée, de tous côtés, par de hautes montagnes ; sa chapelle est bâtie dans le style de la Renaissance ; la Vierge y fut jadis très adulée, mais elle ne l’est plus guère maintenant que par les bonnes femmes du pays ; quant à sa monographie, elle est nulle.

Notre-Dame de Bourisp, à Vieille-Aure, est née de la légende tant de fois racontée par les historiens du Moyen Âge, d’un bœuf découvrant et adorant une statue de Madone qui, transférée dans plusieurs endroits, revient toujours, miraculeusement, au lieu où elle fut déterrée et force ainsi le peuple à lui construire, là où elle le veut, une église. Cette statue daterait du xiie siècle ; elle n’est plus vénérée, en France, que par les fidèles de Vieille Aure.

Notre-Dame de Nestès, à Montoussé ; l’emplacement de ce sanctuaire fut comme celui de Sainte-Marie Majeure, à Rome, désigné par une nappe de neige qui tomba du ciel, en plein été ; il était à l’état de ruines et depuis longtemps abandonné, lorsqu’en 1848, pendant les journées de juin, trois petites filles ayant vu, au milieu d’un buisson de ronces poussé dans les débris de ses pierres, une image lumineuse de la Vierge, l’on décida de réédifier la chapelle et l’on y replaça son ancienne