Page:Huysmans - Les foules de Lourdes (1907).djvu/270

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
262
LES FOULES DE LOURDES

rablement organisé les parages de ce nouveau bourg ; mais il ne pouvait prévoir, à cette époque, l’extension formidable que prendraient les pèlerinages ; il avait distribué des jardins et des pelouses, planté des abris, mis des bancs sous les arbres, installé partout des apartés pour le corps ; nulle part, certainement, l’on n’avait mieux pourvu aux évolutions de la vie des multitudes, mais pas de multitudes devant s’élever au chiffre de 45.000 âmes ! À l’heure actuelle, pendant ces semaines d’immenses caravanes, tout se révèle insuffisant, les églises, les abris, les allégeantes guérites et les bancs ; l’espace surtout qui s’étend entre la Grotte et le Gave est trop étroit ; l’on pourrait aisément reculer le quai et gagner encore du terrain sur la rivière, mais à quoi bon ? qui sait l’avenir ? qui sait ce que Lourdes sera un jour ?

D’autre part, il convient de noter aussi que, telle qu’elle est organisée, la clinique médicale, dans ces moments-là, est débordée.

Lorsque le pèlerinage national arrive, il n’y a que demi-mal, car ses hospitalisés sont cotés et contrôlés à l’avance ; tous ont leurs pièces d’identité et les certificats des médecins qui les soignèrent sont prêts. De même pour les pèlerinages belges qui amènent avec eux des praticiens et dont tous les malades sont munis de certificats vérifiés et sur lesquels on peut, en toute confiance, tabler ; mais