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LES FOULES DE LOURDES

l’on trouve l’histoire détaillée de cette femme qu’il a observée et étudiée de très près ; on peut la résumer en quelques lignes :

Célestine Dubois avait, depuis sept ans, un fragment d’aiguille brisée dans la paume de la main qui enfla et les doigts contractés se replièrent. L’on pratiqua des incisions, l’on dilata la plaie pendant trois semaines, jamais on ne put extraire ce fragment.

Le 20 août 1886, cette femme plongea sa main dans une des piscines de Lourdes et l’aiguille, se creusant un sillon de huit centimètres, sortit, toute seule, après un trajet subit, sous la peau, par l’extrémité du pouce.

En novembre 1882, c’est-à-dire quatre ans avant cet événement, à Constantinople, une arménienne catholique de Péra vint à la chapelle des Géorgiens, avec un tronçon d’aiguille, perdu dans un doigt ; les chirurgiens renonçaient à l’extirper ; l’inflammation avait gagné la main et le bras et les douleurs étaient atroces. Cette femme fit une neuvaine devant l’autel et, au bout de la neuvaine, l’aiguille partit, d’elle-même et immédiatement l’inflammation cessa.

Qu’est devenue depuis cette époque la chapelle de Féri-Keuï ? — Un article d’un des grands journaux quotidiens de Constantinople, « le Stamboul » m’apprend que, cette année 1906, l’on a célébré