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LES FOULES DE LOURDES

incitant volume « Les villes initiatiques, Lourdes ».

À dire vrai, la vieille Symbolique du Moyen Âge qui s’est beaucoup occupée de cet élément, n’a pas vu en lui une image spéciale, unique de la Vierge et encore moins l’a-t-elle désigné comme pouvant être « ce principe féminin vital de la nature », dont parle M. de Givry.

Il est bien évident que le rapprochement s’imposa du chapitre I de la Genèse et du chapitre I de l’Évangile selon saint Luc et que l’on fut tenté d’assimiler les deux opérations du Saint-Esprit planant, d’une part, au moment de la Création, sur les eaux, les couvrant en quelque sorte et planant aussi, d’autre part, au-dessus de la Vierge que couvre l’ombre du Très Haut.

L’eau peut donc spécifier l’une des figures de la Vierge, mais il n’en est pas moins exact que plus souvent, que presque toujours même, la Symbolique lui assigna une signification très différente, qu’il s’agisse d’eau proprement dite, de mer ou de fleuve, de fontaine ou de puits.

D’après elle, l’eau représente, tour à tour, le Christ, les anges, la doctrine évangélique, le baptême, la charité, la science des Justes, et, en consultant la double face de son système d’analogies, en la prenant alors dans un mauvais sens, l’eau est une image de la tentation, de la multitude des péchés, de la luxure.