Page:Huysmans - Sainte Lydwine de Schiedam (1912).djvu/200

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moi que je ne veux pas cependant mourir sans lui dire adieu ; et elle se dirigea vers sa maison.

À cet instant, Lydwine, entourée de ses garde-malades, s’exclama : allez au plus vite ouvrir la porte à celle qui va frapper, car son cœur se fond d’amertume !

Et dès qu’elle eut pénétré dans la chambre de la sainte, cette malheureuse s’affaissa sur les genoux et sanglota.

— Allons, ma bien chère, fit Lydwine, ne songez plus au suicide et retournez chez vous ; le bourreau que vous redoutez s’est changé en le plus affable des époux, je vous l’affirme.

Confiante en cette promesse, la femme, après avoir imploré et reçu la bénédiction de la malade, se rendit chez elle.

Son mari était couché et il dormait ; elle se déshabilla, sans bruit, pour ne pas le réveiller et s’assoupit à son tour ; le lendemain matin, elle trouva un homme souriant qui ne l’injuriait et ne la cognait plus. — Pourvu que cela dure ! pensa-t-elle, mais cela dura. — Ce rustre devenu, par miracle, si débonnaire, ne dévia plus.