Page:Huysmans - Sainte Lydwine de Schiedam (1912).djvu/283

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— Ô mon enfant, dit-elle au petit qui pleurait, si le bon Walter voyait ce que je souffre !

Baudouin s’exclama : tante, voulez-vous que j’aille le chercher ?

Elle ne répondit pas ; elle avait perdu connaissance.

Alors, l’enfant terrifié courut à toutes jambes à l’église qui était très peu distante de la chaumière, car l’on pouvait à peine réciter, en allant de l’une à l’autre, trois fois le psaume « Miserere ». Walter se hâta d’arriver et il trouva la sainte inanimée. Il espéra qu’elle n’était qu’insensibilisée par l’extase ; néanmoins il fit quérir toutes les amies de Lydwine qui, ne voulant pas, elles non plus, croire au décès et ignorant que le Seigneur lui avait, comme à saint Antoine de Padoue, donné, de ses propres mains, l’Extrême-Onction, lui demandèrent de leur faire connaître par un signe si elle ne désirait pas recevoir les derniers sacrements ; mais Lydwine ne bougeait plus ; alors, Walter alluma une chandelle qu’il plaça derrière la tête de la sainte, de peur que la lumière ne lui blessât les yeux, si elle respirait encore et il l’examina de près ; le doute n’était plus possible, elle avait cessé de vivre.

Les femmes éclatèrent en sanglots, mais Catherine Simon, qui refoulait ses larmes, leur enjoignit de se taire.

— Voyons, fit-elle, si ce que Lydwine m’a souvent prédit, que ses mains se rejoindraient, après sa mort, s’est réalisé.

Son bras droit avait été, en effet, consumé par le