Page:Huysmans - Trois églises et trois primitifs.djvu/182

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
172
TROIS ÉGLISES ET TROIS PRIMITIFS

les deux bras, montrant les virgules ensanglantées des mains.

Un Christ blond, avenant et robuste, aux yeux bruns, n’ayant plus rien de commun avec le Goliath que nous regardions tout à l’heure se dissoudre, retenu par des clous sur le bois encore vert d’un gibet. Et de ce corps qui monte des rayons effluent qui l’entourent et commencent d’effacer ses contours ; déjà le modelé du visage ondoie, les traits s’effument et les cheveux se disséminent, volant dans un halo d’or en fusion ; la lumière se déploie en d’immenses courbes qui passent du jaune intense au pourpre, finissent dans de lentes dégradations par se muer en un bleu dont le ton clair se fond à son tour dans l’azur foncé du soir.

On assiste à la reprise de la divinité s’embrasant avec la vie, à la formation du corps glorieux s’évadant peu à peu de la coque char-