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Trois églises et trois primitifs

Par contre, d’aucuns gardent à peine les stigmates des traits séculaires et il faut les examiner de très près pour reconnaître la marque de la race, dépouillée de ses haillons, lavée et peignée, qui se trahit pourtant à son besoin de vêtures voyantes, à sa manie des breloques, à sa rage des bagues ; la prétention remplace la crasse d’antan et le musc couvre l’odeur traditionnelle du lignage, un fumet dérivé à la fois de la fadeur du cautère et de l’âcreté du suint.

Mais je ne suis pas venu dans cette Idumée de la Hesse pour humer les durs fantoches du Mosaïsme ; je suis venu pour contempler les tableaux de l’institut Staedel et j’ai encore une heure à tuer avant que les portes ne s’ouvrent. Afin d’échapper au ressassement des carrefours, des statues et des squares, je m’enfonce dans ce qui reste de la vieille ville et, à force de