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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

partir en personne, quoiqu’il ne l’eût pas jugé à propos auparavant. Il s’embarqua donc sur un des vaisseaux, et je l’accompagnai. Cela se passait un samedi. Le soir du lundi, nous arrivâmes à Sendâboûr, et nous entrâmes dans son golfe. Nous trouvâmes ses habitants prêts à combattre, et ayant déjà dressé des mangonneaux. Nous passâmes la nuit suivante près de la ville. Quand il fit jour, les timbales, les trompettes et les cors retentirent, et les vaisseaux s’avancèrent. Les assiégés firent une décharge contre eux avec les mangonneaux. Je vis une pierre qui atteignit un de ceux qui se trouvaient dans le voisinage du sultan. Les gens des vaisseaux se jetèrent dans l’eau, tenant dans leurs mains leurs boucliers et leurs épées. Le sultan descendit à bord d’un ’ocaïry, qui est une espèce de chellîr (barque). Quant à moi, je me précipitai dans l’eau avec tout le monde. Il y avait près de nous deux tartanes ouvertes à l’arrière, et où se trouvaient des chevaux. Elles sont construites de manière que le cavalier puisse y monter sur son cheval, se couvrir de son armure et sortir ensuite. C’est ainsi que firent les cavaliers montés sur ces deux navires.