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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

Il est facile de se marier dans ces îles, à cause de la modicité de la dot, ainsi qu’à raison de l’agrément qu’y présente le commerce des femmes. La plupart des hommes ne parlent pas d’un don nuptial ; on se contente de prononcer la profession de foi musulmane, et un don nuptial conforme à la loi est donné. Quand il arrive des vaisseaux, les gens de l’équipage prennent femme, et, lorsqu’ils veulent partir, ils la répudient ; c’est une sorte de mariage temporaire. Les femmes des Maldives ne sortent jamais de leur pays. Je n’ai pas vu dans l’univers de femmes d’un commerce plus agréable. Chez les insulaires, l’épouse ne confie à personne le soin de servir son mari ; c’est elle qui lui apporte des aliments, qui dessert après qu’il a mangé, qui lui lave les mains, qui lui offre de l’eau pour les ablutions, et qui lui couvre les pieds quand il veut dormir. Une de leurs coutumes, c’est que la femme ne mange pas avec son mari, et que l’homme ne sache pas ce que mange son épouse. J’ai épousé, dans ce pays, plusieurs femmes ; quelques-unes mangèrent avec moi, sur ma demande, d’autres ne le firent