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VOYAGES

Le propriétaire la remet à des lapidaires, qui la frottent jusqu’à ce qu’elle soit séparée des pierres qui la recèlent. Il y en a de rouges (rubis), de jaunes (topazes) et de bleues (saphirs), que l’on appelle neïlem (nilem). La coutume des indigènes, c’est que les pierres précieuses dont la valeur s’élève à cent fanem sont réservées au sultan, qui en donne le prix, et les prend pour lui. Quant à celles qui sont d’un prix inférieur, elles demeurent la propriété de ceux qui les ont trouvées. Cent fanem équivalent à six pièces d’or.

Toutes les femmes dans l’île de Ceylan possèdent des colliers de pierres précieuses de diverses couleurs, elles en mettent à leurs mains et à leurs pieds, en guise de bracelets et de khalkhâls (anneaux que les femmes passent à la cheville). Les concubines du sultan font avec ces gemmes un réseau qu’elles placent sur leur tête. J’ai vu sur le front de l’éléphant blanc sept de ces pierres précieuses, dont chacune était plus grosse qu’un œuf de poule. J’ai vu également près du sultan Aïry Chacarouaty une écuelle de rubis,