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VOYAGES


DE LA SANGSUE VOLANTE.

Dans ce lieu-là nous vîmes la sangsue volante, que les indigènes appellent zoloû. Elle se tient sur les arbres et les herbes qui se trouvent dans le voisinage de l’eau, et quand un homme s’approche d’elle, elle fond sur lui. Quelle que soit la place du corps de cet individu sur laquelle tombe la sangsue, il en sort beaucoup de sang. Les habitants ont soin de tenir prêt, pour ce cas, un limon dont ils expriment le jus sur le ver, qui se détache de leur corps ; ils raclent l’endroit sur lequel il est tombé avec un couteau de bois destiné à cet usage. On raconte qu’un certain pèlerin passa par cette localité, et que des sangsues s’attachèrent à lui. Il montra de l’impassibilité, et ne pressa pas sur elles un citron ; aussi tout son sang fut épuisé et il mourut. Le nom de cet homme était Bâbâ Khoûzy, et il y a là une caverne qui porte le même nom. De ce lieu nous nous rendîmes aux sept cavernes, puis à la colline d’Iskender (Alexandre). Il y a ici la grotte dite d’Alisfahâny, une source d’eau et un château