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VOYAGES

conduite, on le tua au bout de quarante jours. Le sultan Ghiyâth eddîn fut investi de l’autorité, il épousa la fille du sultan et chérîf Djelâl eddîn, celle-là même dont j’avais épousé la sœur à Dihly.


RÉCIT DE MON ARRIVÉE PRÈS DU SULTAN GHIYÂTH EDDÎN.

Lorsque nous parvînmes dans le voisinage de son campement, il envoya à notre rencontre un de ses chambellans. Le sultan était assis dans une tour de bois. C’est la coutume, dans toute l’Inde, que personne n’entre sans bottines chez le souverain. Or je n’en avais pas, mais un idolâtre m’en donna, quoiqu’il y eût en cet endroit un certain nombre de musulmans. Je fus surpris que l’idolâtre eût montré plus de générosité qu’eux. Je me présentai donc devant le sultan, qui m’ordonna de m’asseoir, manda le kâdhi et pèlerin Sadr azzémân (le chef de l’époque) Béhà eddîn, et me logea dans trois tentes situées dans son voisinage. Les habitants de ce pays appellent ces tentes khiyâm (pluriel de khaïmah).