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D’IBN BATOUTAH.

crifierons notre vie à Dieu. Si l’idolâtre prend cette ville-là, il viendra nous assiéger : mourir par le glaive est préférable pour nous. » Ils prirent donc entre eux l’engagement de s’exposer à la mort, et se mirent en marche le lendemain, ôtant de leurs têtes leurs turbans, et les plaçant au cou des chevaux, ce qui indique quelqu’un qui cherche le trépas. Ils postèrent à l’avant-garde les plus courageux et les plus braves d’entre eux, au nombre de trois cents ; à l’aile droite Seïf eddîn Béhâdoûr (le héros), qui était un jurisconsulte pieux et brave ; et à l’aile gauche Abmelic Mohammed assilahdâr (armiger). Quant au sultan, il se plaça au centre, accompagné de trois mille hommes, et mit à l’arrière-garde les trois mille qui restaient, sous le commandement d’Açad eddîn Keïkhosrew Alfâricy. Ainsi rangés, les musulmans se dirigèrent, au moment de la sieste, vers le camp du prince infidèle, dont les soldats n’étaient pas sur leurs gardes, et avaient envoyé leurs chevaux au pâturage. Ils fondirent sur le campement ; les idolâtres, s’imaginant que c’étaient