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D’IBN BATOUTAH.

d’or. Après cela, le sultan Nâssir eddîn tua le fils de sa tante paternelle, qui était marié à la fille du sultan Ghiyâth eddîn, et épousa ensuite celle-ci. On lui rapporta que Mélic Maçoùd avait visité son cousin dans la prison, avant qu’il fût mis à mort, et il le fit périr, ainsi que Mélic Béhâdoûr, qui était au nombre des héros généreux et vertueux. Il ordonna de me fournir tous les vaisseaux que son oncle m’avait assignés pour me rendre aux Maldives. Mais je fus atteint de la fièvre, mortelle en cet endroit. Je m’imaginai que ce serait pour moi le trépas. Dieu m’inspira d’avoir recours au tamarin, qui est fort abondant en ce pays ; j’en pris donc environ une livre, que je mis dans de l’eau. Je bus ensuite ce breuvage, qui me relâcha pendant trois jours, et Dieu me guérit de ma maladie. Je pris en dégoût la ville de Moutrah, et demandai au sultan la permission de voyager. Il me dit : « Comment partirais-tu ? Il ne reste pour se rendre aux Maldives qu’un mois. Demeure donc jusqu’à ce que nous te donnions tout ce que le maître du monde (le feu sultan)