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D’IBN BATOUTAH.

par le roi de Ceylan, mes habits et les provisions de route dont m’avaient gratifié des gens de bien et de saints personnages. Ils ne me laissèrent d’autre vêtement qu’un caleçon. Ils se saisirent aussi de ce qui appartenait à tous les passagers et marins, et nous firent descendre à terre. Je retournai à Calicut et entrai dans une de ses mosquées. Un jurisconsulte m’envoya un habillement, le kâdhi un turban, et un certain marchand, un autre habit. J’appris en ce lieu le mariage du vizir ’Abd Allah avec la sultane Khadidjah, après la mort du vizir Djéniâl eddîn, et je sus que la femme que j’avais laissée enceinte était accouchée d’un enfant mâle. Il me vint à l’esprit de me rendre dans les îles Maldives ; mais je me rappelai l’inimitié qui avait existé entre moi et le vizir ’Abd Allah. En conséquence j’ouvris le Coran, et ces mots se présentèrent à moi : « Les anges descendront près d’eux et leur diront : « Ne craignez pas et ne soyez pas tristes. » (Coran, xli, 30.) J’implorai la bénédiction de Dieu, me mis en route, arrivai au bout de dix jours aux îles Mal-