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D’IBN BATOUTAH.

rai pas d’emmener son fils. » Il me pressa d’entrer dans l’île (de Mahal), et me logea dans une maison située vis-à-vis de la tour de son palais, afin d’avoir connaissance de mon état. Il m’envoya un vêtement complet, du bétel et de l’eau de rose, selon la coutume de ces peuples. Je portai chez lui deux pièces de soie, afin de les jeter au moment où je le saluerais. On me les prit, et le vizir ne sortit pas pour me recevoir ce jour-là. On m’amena mon fils, et il me parut que son séjour près des insulaires était ce qui lui valait le mieux. Je le leur renvoyai donc, et demeurai cinq jours dans l’île. Il me sembla préférable de hâter mon départ, et j’en demandai la permission. Le vizir m’ayant fait appeler, je me rendis près de lui. On m’apporta les deux pièces d’étoffe que l’on m’avait prises, et je les jetai en saluant le vizir, comme c’est la coutume. Il me fit asseoir à son côté, et m’interrogea touchant mon état. Je mangeai en sa compagnie et lavai mes mains dans le même bassin que lui, ce qu’il ne fait avec personne. Ensuite on apporta du bétel, et je m’en retournai.