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VOYAGES

d’un certain émîr, et désira de l’épouser. Or l’usage de ce pays est que, lorsqu’un homme, soit émîr, soit marchand, ou autre, a une demoiselle qui a atteint l’âge nubile, il est obligé de prendre les ordres du souverain à ce sujet. Le prince envoie une femme, qui examine la jeune fille ; si la description qu’elle lui fait de celle-ci lui plaît, il l’épouse ; sinon, il permet que les parents de la demoiselle la donnent en mariage à celui qu’ils veulent. Les habitants de ces contrées souhaitent fort que le sultan épouse leurs filles, à cause de la dignité et de la noblesse qu’ils obtiennent par ce moyen.

Quand le père de la demoiselle aimée par le fils du frère du sultan consulta le souverain, celui-ci envoya une personne pour voir la jeune fille, et l’épousa. La passion du jeune homme devint violente, et il ne trouva aucun moyen d’obtenir celle qu’il aimait. Plus tard, le sultan partit pour guerroyer contre les infidèles, qui étaient à la distance d’un mois de marche. Le fils de son frère se révolta alors, il entra à Sumatra sans résistance, car cette ville n’avait pas