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VOYAGES

d'elle. Cette princesse savait bien écrire l’arabe, et elle dit à un de ses domestiques, « Daouâh oué betec guétoûr, » paroles dont le sens est : « Apporte l’encrier et le papier. » Il les apporta, et la princesse écrivit, « Au nom de Dieu clément et miséricordieux ; « puis elle me dit : « Qu’est-ce ceci ? » Je lui répondis , « Tangry nâm, » c’est-à-dire : « C’est le nom de Dieu. » Elle reprit, « Khoch,» ou, en d’autres termes : « C’est bon. » Après cela elle me demanda de quel pays j’arrivais, et je lui dis que je venais de l’Inde. La princesse dit alors , « Du pays du poivre. » (le Malabar), et je répondis par l’affirmative. Elle m’interrogea beaucoup sur ce pays, sur ses vicissitudes, et je satisfis à ses demandes. La princesse ajouta : « Il faut absolument que je fasse la guerre à cette contrée, et que je m’en empare pour moi ; car l'abondance de ses richesses et de ses troupes me plait. » Je lui dis :« Faites cela.» Cette princesse me fit donner : 1° des vêtements ; 2" la charge de deux éléphants en riz ; 3° deux buffles femelles ; 4° dix brebis ; 5° quatre livres de julep ou sirop ;