Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 4.djvu/268

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
258
VOYAGES

[texte arabe]

est un Tartare de la postérité de Tenkîz-khân, ou Gengis-kan. Dans chacune de leurs villes il y a un quartier affecté aux musulmans, où ils habitent seuls, où ils ont leurs mosquées pour y faire les prières, tenir les réunions du vendredi, et autres ; ils sont honorés et respectés. Les païens de la Chine mangent les viandes des porcs et des chiens, qu’ils vendent publiquement sur leurs marchés. Ce sont, en général, des gens aisés, opulents ; mais ils ne soignent pas assez leur nourriture ni leur habillement. On peut voir tel de leurs grands négociants, si riche que l’on ne saurait compter ses trésors, marcher vêtu d’une grossière tunique de coton. Les Chinois mettent toute leur sollicitude à posséder des vases d’or et d’argent. Ils portent tous un bâton ferré, sur lequel ils s’appuyent en marchant, et qu’ils appellent la troisième jambe.

La soie est très-abondante en Chine, car les vers qui la donnent s’attachent aux fruits, s’en nourrissent et ne demandent pas beaucoup de soins. C’est pour cela que la soie est en si grande quantité, et qu’elle sert à habiller les reli-