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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

mon logis j’étais témoin de beaucoup de choses très-blâmables ; cela me désolait au point que je restais la plupart du temps chez moi, et que je ne quittais la maison que par nécessité. Durant mon séjour en Chine, toutes les fois que je voyais des musulmans, c’était comme si j’eusse rencontré ma famille et mes proches parents. Ledit jurisconsulte Albochry poussa la bonté si loin à mon égard, qu’il voyagea avec moi pendant quatre jours, lorsque je quittai Kandjenfoû, et jusqu’à mon arrivée à Baïouam-Kothloû. C’est une petite ville habitée par des Chinois, militaires et marchands ; les mahométans n’y ont que quatre maisons, occupées par des partisans du légiste Albochry, nommé ci-dessus. Nous descendîmes chez l’un d’eux et restâmes avec lui trois jours ; ensuite je dis adieu au légiste, et me remis en route.

Comme d’habitude, je voyageais sur le fleuve ; nous dînions dans un village, nous soupions dans un autre, et après un trajet de dix-sept jours nous arrivâmes à la ville