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VOYAGES

[texte arabe]

bout à bout ; il lui donna un coup de pied, et voici l’enfant qui se lève et qui se tient tout droit. Tout cela m’étonna beaucoup, et j’en eus une palpitation de cœur, pareille à celle dont je souffris chez le roi de l’Inde, quand je fus témoin d’une chose analogue. L’on me fit prendre un médicament, qui me débarrassa de mon mal. Le kâdhi Afkhar eddîn se trouvait à côté de moi, et me dit : « Par Dieu ! il n’y a eu ici ni montée, ni descente, ni coupure de membres ; tout n’est que jonglerie. »

Le jour suivant, nous entrâmes par la porte de la cinquième ville, la plus grande de toutes les six. Elle est habitée par le peuple, ou les Chinois, et ses marchés sont jolis ; elle renferme des ouvriers fort habiles, et c’est là que l’on fabrique les vêtements nommés alkhansâouiyah. Parmi les belles choses que l’on confectionne dans cette ville, il y a les plats ou assiettes, qu’on appelle dest ; elles sont faites avec des roseaux, dont les fragments sont réunis ensemble d’une manière admirable ; on les enduit d’une couche de couleur ou vernis rouge et brillant. Ces assiettes sont au nombre de dix,