Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 4.djvu/341

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
331
D’IBN BATOUTAH.

l’imàm, la fin ou la perfection des savants et leur chef, c’est-à-dire Aboû ’Abdallah Alobolly. Il était alité par suite de maladie, et m’interrogea sur beaucoup de matières touchant mes voyages.

Mon départ de Tunis eut lieu par mer, m’étant embarqué avec des Catalans, et nous arrivâmes à l’île de Sardaigne, qui est une des îles gouvernées par les chrétiens. Elle possède une jolie rade, entourée par d’énormes pièces de bois, et dont l’entrée ressemble à une porte, laquelle ne s’ouvre qu’avec la permission des habitants. Cette île a plusieurs châteaux forts ; nous entrâmes dans l’un de ceux-ci, et vîmes qu’il était pourvu de beaucoup de marchés. Je fis le vœu au Dieu très-haut de jeûner pendant deux mois consécutifs, s’il nous tirait sains et saufs de cette île ; car, nous avions été informés que ses habitants étaient décidés à nous poursuivre lors de notre sortie, pour nous faire captifs. Cependant, nous partîmes de l’île de Sardaigne, et arrivâmes dix jours après à la ville de Ténès, puis à Mâzoûnah, à Mostaghânim et à Tilimçân. Ici je me dirigeai vers