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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

aurait occasionné la défaite des musulmans. Le roi Nâssir tint ferme, et les Tartares essuyèrent une honteuse déroute, dans laquelle beaucoup d’entre eux furent tués, et beaucoup noyés par les eaux qu’on lâcha sur eux ; aussi, par la suite, ce peuple ne renouvela pas ses tentatives contre les provinces musulmanes. (Cf. d’Ohsson, t. IV, p. 330, 334, et l’Histoire des sultans Mamlouks, t. II, 2e partie, p. 199, où on lit schakhab شقحب.) Le cheïkh Mohammed Al’oriân, disciple de celui dont il a été question en dernier lieu, m’a rapporté que lui-même assista à ce combat, étant alors très-jeune.

Cependant nous partîmes de Bordj Boûrah, et campâmes près de la rivière appelée Abi-Siâh « l’eau noire. » Puis nous nous rendîmes à la ville de Kinaoûdj (Canoge), place grande, joliment construite, bien fortifiée. Les denrées y sont à bas prix et le sucre y est très-abondant ; de là on l’exporte à Dihly. La ville est entourée d’un grand mur, et nous en avons déjà fait mention. Le cheïkh Mo’ïn eddîn Albâkharzy l’habitait, et nous y traita. Le commandant de