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VOYAGES

Andalousie (que Dieu la garde !), où la rétribution est abondante pour quiconque y habite, où la récompense est mise en réserve pour quiconque s’y arrête et y voyage. C’était tout de suite après la mort du tyran des chrétiens nommé Adfoûnos (Alphonse XI). Il avait assiégé la montagne, ou Gibraltar, pendant dix mois, et il pensait s’emparer de tous les pays qui restaient encore en Espagne entre les mains des musulmans. Dieu l’enleva au moment où il ne s’y attendait pas, et il mourut de la peste, qu’il craignait plus que tout autre homme.

La première ville d’Espagne que j’ai vue, ç’a été la Montagne de la Victoire, ou Gibraltar. J’y rencontrai son illustre prédicateur, Aboû Zacariyyâ Iahia, fils de Sirâdj de Rondah ; j’y rencontrai aussi son juge, ’Iça Alberbery, chez qui je descendis. C’est avec ce dernier que je parcourus tout le tour de la montagne ; j’y vis les travaux admirables exécutés par notre (défunt) maître Aboû’l Haçan (que Dieu soit satisfait de lui !), ses préparatifs et ses munitions ; je vis encore ce que notre maître (que Dieu l’assiste !) a ajouté à tout