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VOYAGES

[texte arabe]

compagnie du juge et du prédicateur. Ayant causé avec le drogman Doûghâ, il me dit : « Adresse la parole au sultan, et moi j’expliquerai ce qu’il faudra. » Le souverain tint séance dans les premiers jours du mois de ramadhân, je me levai en sa présence et lui dis : « Certes j’ai voyagé dans les différentes contrées du monde ; j’en ai connu les rois ; or je suis dans ton pays depuis quatre mois, et tu ne m’as point traité comme un hôte ; tu ne m’as rien donné. Que pourrai-je dire de toi aux autres sultans ? » Il fit : « Je ne t’ai jamais vu ni connu ! » Le juge et le fils d’Alfakîh se levèrent ; ils lui répondirent en disant : « Il t’a déjà salué, et tu lui as envoyé des aliments. » Alors il ordonna de me loger dans une maison, et de me fournir la dépense journalière. La vingt-septième nuit du mois de ramadhân, il distribua au juge, au prédicateur et aux jurisconsultes une somme d’argent appelée zécâh, ou aumône ; il me donna à cette occasion trente-trois ducats et un tiers. Au moment de mon départ, il me fit cadeau de cent ducats d’or.