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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

d’eux, suivant ses moyens, fait à Doûghâ un cadeau. Tous les vendredis, une fois la prière de l’après-midi célébrée, Doûghâ répète exactement les cérémonies que nous venons de raconter.


DE LA PLAISANTE MANIÈRE DONT LES POËTES RÉCITENT LEURS VERS AU SULTAN.

Le jour de la fête, après que Doûghâ a fini ses jeux, les poëtes arrivent, et ils sont nommés djoulâ, mot dont le singulier est djâli. Ils font leur entrée, chacun d’eux étant dans le creux d’une figure formée avec des plumes, ressemblant à un chikchâk, ou espèce de moineau, et à laquelle on a appliqué une tête de bois pourvue d’un bec rouge, à l’imitation de la tête de cet oiseau. Ils se placent devant le souverain dans cet accoutrement ridicule, et lui débitent leurs poésies. On m’a informé qu’elles consistent en une sorte d’admonition et qu’ils y disent au sultan : « Certes, sur ce penpi sur lequel tu es assis maintenant a siégé tel roi, qui a accompli telles actions généreuses ; tel antre, au-