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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

pose ce que tu sais. » Elle raconta que Kâçâ l’avait expédiée près de Djâthal, un cousin paternel du sultan, qui était en fuite à Canborni ; qu’elle l’avait invité à dépouiller le souverain de son royaume, et qu’elle lui disait : « Moi et tous les militaires, nous te sommes entièrement dévoués. »

Lorsque les commandants entendirent ces propos, ils s’écrièrent : « C’est là un crime énorme, et, pour ce motif, Kâçâ mérite la mort. » Cette princesse éprouva des craintes à ce sujet, et elle chercha un asile dans la maison du prédicateur ; car c’est un usage reçu chez ce peuple que l’on se réfugie dans la mosquée, ou, à son défaut, dans l’habitation du prédicateur.

Les nègres avaient en aversion Mensa Soleïmân, à cause de son avarice. Avant lui a régné Mensa Maghâ, et avant celui-ci, Mensa Moûça. Ce dernier était un prince généreux et vertueux ; il aimait les hommes blancs et leur faisait du bien. C’est lui qui a donné en un seul jour à Aboû Ishâk Assâhily quatre mille ducats. Une personne digne de confiance m’a raconté aussi qu’il a fait présent à Modric, fils