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VOYAGES

[texte arabe]

manda de la brûler toute vive. Les habitants de la ville, hommes et femmes, accoururent et ramassèrent ses cendres, car ces gens-là prétendent que quiconque fait avec cela des fumigations est en sûreté contre les enchantements des caftârs pour toute la durée de l’année.


ANECDOTE.

Le sultan m’envoya chercher un certain jour, pendant que je résidais près de lui, dans sa capitale. Je me rendis en sa présence et le trouvai dans un cabinet, ayant avec lui plusieurs de ses familiers et deux de ces djoguis. Ces gens s’enveloppent dans des manteaux et couvrent leur tête, parce qu’ils la dépouillent de ses cheveux avec des cendres, de la même manière que les autres hommes emploient pour s’épiler sous les aisselles. Le sultan m’ordonna de m’asseoir, ce que je fis, et il dit à ces deux individus : « Cet étranger (litt. cet homme illustre) est d’un pays éloigné ; montrez-lui donc ce qu’il n’a jamais vu. — Oui, » répondirent-ils, et l’un d’eux s’accroupit ; puis il s’éleva de terre, de sorte qu’il resta en l’air au-dessus de nous, dans la posture d’un homme accroupi. Je fus étonné de cela, la crainte me saisit