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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

subi ses camarades. Le malheureux avait une concubine qu’il chérissait ; il la manda, lui fit manger du bétel, et en accepta de sa main ; puis il l’embrassa en signe d’adieu et fut jeté aux éléphants. Il fut écorché et sa peau remplie de paille. Lorsque la nuit fut arrivée, la jeune femme sortit de la maison et se précipita dans un puits voisin, non loin du lieu où son amant avait péri. Le lendemain, elle fut trouvée morte ; on la retira du puits et l’on ensevelit son corps dans le même tombeau où furent déposées les chairs du neveu du vizir. Cet endroit fut appelé Koboûr (Goûr) ’Achikân, ce qui signifie en persan « le tombeau des amants. »

De la ville de Dhâr nous nous rendîmes à celle d’Oudjaïn, cité belle et bien peuplée, où résidait le roi Nâssir eddîn, fils d’Aïn Almulc, homme distingué, généreux et savant, qui souffrit le martyre dans l’île de Sendâboûr, lorsqu’elle fut conquise. J’ai visité son tombeau dans cet endroit-là, ainsi qu’il en sera fait mention. C’est aussi à Oudjaïn qu’ha-