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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

Dans ce marché, il y a des mosquées destinées à la prière, et où des chapelains récitent l’oraison dite térâouîh, durant le mois de ramadhân. Un certain souverain des Hindous idolâtres, toutes les fois qu’il passait par ce marché, descendait dans son pavillon et les musiciennes chantaient en sa présence. Un certain sultan des musulmans agissait de même.

De cet endroit nous nous rendîmes à la ville de Nadharbâr, qui est petite et habitée par les Mahrattes. Ceux-ci sont des ouvriers excellents dans les arts mécaniques ; les médecins, les astrologues et les nobles Mahrattes s’appellent brahmanes, et aussi kchatrias. Ils se nourrissent de riz, de légumes et d’huile de sésame, car ils ne veulent pas tourmenter les animaux, ni les égorger ; et ils se lavent avant de manger, comme on se purifie (chez nous) d’une pollution. Ils ne se marient pas avec leurs parentes, à moins qu’il n’y ait entre chacun des conjoints sept degrés de parenté. Ils ne boivent pas de vin, car ce serait à leurs yeux le plus grand des vices ; il en est de même, dans toute